La vieille lubie de l'indépendance énergétique resurgit.
Barack Obama et John McCain continuent de s'invectiver sur l'énergie, après leurs passes d'armes sur la politique étrangère et le dialogue avec l'Iran.
Obama a présenté les grandes lignes de son programme énergétique à Las Vegas, vantant les mérites des énergies renouvelables solaire et éolienne qui ont trouvé au Nevada un terrain favorable.
Le vrai sujet est ailleurs, et la campagne de McCain ne s'y est pas trompée, dénonçant immédiatement la timidité et l'irréalisme du camp démocrate. Les uns caricaturent les autres comme naïfs, étrangers aux complexités de l'économie de l'énergie et partisans de taxes sur les entreprises pétrolières, les autres dépeignent les uns comme les amis de Big Oil.
Le fait est que chacun se trouve impuissant devant la crise pétrolière. L'augmentation du prix à la pompe ne cessera de s'imposer au cours de cette campagne, car non seulement il s'agit là d'un élément majeur de la vie des Américains et de leurs dépenses, mais aussi d'un sujet à l'interface de l'économie intérieure et internationale. Ainsi l'on entend à nouveau parler d'indépendance énergétique, alors que les Etats-Unis continueront d'importer plus de la moitié de leur consommation de régions étrangères à l'hémisphère ouest.
L'une des différences entre McCain et Obama est que le second parle de taxer Exxon quand le premier souligne le besoin de développer le nucléaire. Tous deux sont d'accord pour créer une forme de subvention estivale aux foyers, sachant bien que la sensibilité des électeurs au prix de l'essence exige de répondre à leurs préoccupation les plus immédiates.
A long terme en revanche, si les modalités de la politique énergétique ne seront pas les mêmes selon qu'Obama ou McCain est élu, le premier privilégiant l'action publique et le second le privé et les incitations fiscales, les solutions risquent de se ressembler: investissement dans la recherche et les technologies, réflexion sur le nucléaire - Obama n'y coupera pas.
Ce qui se ressemblera aussi, c'est le défi auquel devra faire face le prochain gouvernement: la difficulté à changer les habitudes de consommation, notamment dans les transports. C'est mission impossible. L'important n'est pas de changer d'habitude mais d'en maîtriser les coûts.
25 juin 2008
Mission impossible
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