Entre 7 et 15 points, voila ce que rapporte la presse américaine, reprise par la presse étrangère. Cela parait encourageant pour les partisans du démocrate, pourtant il est bien trop tôt pour crier victoire :
- Certains États comme le Colorado, l'Ohio ou la Pennsylvanie, sont très incertains ;
- On maîtrise mal les conséquences du facteur de la race, qu'Obama s'applique à prévenir avec un humour feint ;
- On peut s'attendre à une résilience des questions de valeur utilisées par Bush et ses conseillers pour polariser l'opinion en 2004 - et remporter un franc succès ;
- L'épicentre politique devrait s'ajuster à mesure que les candidats auront dévoilé leurs intentions.
Tout ceci devrait très probablement amener à un écart moins net que celui-ci.
On dit souvent qu'un retard marquant sur le rival motive l'efficacité et la réactivité d'une campagne, et qu'à l'inverse une avance confortable et un "buzz", c'est-à-dire une rumeur, souvent irrationnelle, en faveur, désarme un candidat trop confiant, qui s'expose à des erreurs ou à des gaffes. Les sondages actuels doivent donc être pris avec beaucoup de réserve, d'autant que le phénomène Obama, qui repose sur un discours et une idée (changer la politique) n'a pas encore fait la preuve de sa pleine efficacité (il faut se souvenir que la victoire sur Clinton aux primaires fut serrée et non pas magistrale).
D'autres sondages, plus tard, seront sûrement plus agréables à John McCain... et refaire son retard crée souvent une dynamique à un moment clé de la campagne.
Mieux vaut partir un peu derrière que trop loin devant, au risque de ne pas tenir la distance.
