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25 juil. 2008

L'euphorie autour d'Obama ne durera pas

Le magazine Challenges a mis en ligne une petite interview que j'ai réalisée avec Manuel Crifo :

MC - Barack Obama arrive ce vendredi en France, au lendemain d'une visite à Berlin où il a reçu un accueil triomphal. Comment expliquez-vous cet engouement des Européens pour le candidat démocrate ?

YM - Il y a plusieurs choses qui entrent en ligne de compte.
Tout d'abord la lassitude de 8 années de Bush, qui a représenté une rupture dans l'histoire américaine récente et une rupture dans l'histoire du parti républicain de par son idéologie néoconservatrice.
Ensuite, il y a le charme inhérent à la personne de Barack Obama. Son métissage aussi, qui compte pour une partie des Européens.
Et enfin, une préférence générale pour les démocrates.


MC - Barack Obama a entamé une tournée internationale du Moyen-Orient à l'Europe, afin de renforcer son image internationale, son principal point faible. Cela suffira-t-il à rassurer les électeurs américains ?

YM - Déjà ce n'est pas son seul point faible. Mais il est clair que cette tournée était destinée à l'électorat américain, Barack Obama n'est pas là pour se faire élire par l'Europe. De ce point de vue, on peut dire que la mission est relativement accomplie. Il a montré qu'il était connu à l'étranger et qu'il avait des positions claires sur des questions de politique étrangère.
En revanche, le comparer à Kennedy ne lui a pas rendu service, car on a créé des attentes trop fortes que Barack Obama a déçues puisqu'il est intervenu dans un contexte historique tout à fait différent. Lorsque Kennedy déclare "ich Bin ein Berliner", Berlin est coupée en deux par le rideau de fer. Barack Obama ne pouvait pas non plus paraitre trop europhile, car ça aurait pu être mal interprété par une partie de l'électorat américain au profit de John McCain.


MC - Si le sénateur de l'Illinois est élu, les relations entre les Etats-Unis et l'Europe changeront-elles ?

YM - Il y aura un effet immédiat de bonnes volontés et d'ouverture. On peut attendre une amélioration mais je suis mesuré sur sa proportion. Quelque soit le président élu, il défendra avant tout les intérêts américains, notamment commerciaux. Il insistera également pour que l'Europe prenne sa part de responsabilité pour les questions de Défense, je pense en particulier à l'Afghanistan.
A mon sens l'euphorie ne durera pas, Obama est surtout un Américain au même titre que John McCain.


Voici le lien vers l'interview sur le site de Challenges.


Par ailleurs, nous avions prévu avec Pierre-Henri de Menthon (rédacteur en chef à Challenges) un dossier Présidentielle américaine 2008 pour Challenges.fr.
Merci à Jean-Baptiste Diebold de Challenges, ainsi qu'à Véronique Duverneuil et Paul de Fombelle des éditions Choiseul, qui ont mis sur pied ce dossier.

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