Discours Obama unité des nations Berlin
par Amos158
Hier, Barack Obama a donc prononcé son discours sous la colonne de la Victoire à Berlin.
Il n'y a pas eu de phrase forte comme lors de passage de Kennedy sous la Porte de Brandebourg, auquel on avait abusivement et par avance comparé l'intervention attendue d'Obama; comme je l'ai dit dès hier , ce n'était pas lui rendre la tâche facile car les circonstances ne sont pas dramatiques comme à l'époque, et il était difficile de trouver une formule qui puisse autant marquer les esprits que « Ich bin ein Berliner » ; d'où une certaine déception, bien prévisible.
Le discours d'Obama était enlevé, inspiré, rappelant la grande histoire euro-américaine depuis soixante ans, et célébrant la liberté. Un discours assez reaganien, fidèle au démocratisme conservateur (ou recentré, si l'on préfère) d'Obama. Mais c'était la première partie. La seconde fut un catalogue de bonnes intentions et laissa sur sa faim.
Obama ne pouvait paraître trop europhile, au risque de déplaire à une partie de l'électorat. Son tour du Moyen-Orient et de l'Europe permet donc de conforter son statut de présidentiable capable de traiter les questions internationales, mais l'effet de ce passage n'est pas, logiquement, ce que la presse européenne avait laissé entendre qu'il pourrait être.
Le plus intéressant à mes yeux est l'insistance sur la notion de progrès, le typique "développement, paix et liberté", qui fait écho à celui de McCain "Sécurité, Prospérité, Liberté", ajoutant une sensibilité démocrate mais montrant que les deux candidats hors norme de cette élection se retrouvent globalement dans les mêmes dispositions de coopération internationale et de restauration du leadership américain par une vision plus saine des affaires mondiales que les excès bushiens. Les deux cheminent vers un centre rationnel retrouvé de la politique américaine, celui, précisément, qui fonda l'Alliance atlantique et prévalut sur le Communisme.
Passage réussi donc, mais pas marquant. La victoire n'est pas encore là pour Barack.