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15 sept. 2008

La question Palin - et la crise


Le choix de Sarah Palin continue de soulever des questions : son "inspiration divine", son (in-)expérience, et les mini-scandales qui la touchent.

En prenant de la distance, on ne peut qu'être consterné par ce choix car la question que chacun se pose est celle de l'éventualité d'un accident de santé du président McCain et l'accession immédiate de Palin à la présidence. Ce n'est pas une hypothèse hypothétique, pour ainsi dire... 

J'ai eu l'occasion de commenter le choix de McCain dans la seule perspective de la compétition électorale. De ce point de vue, je penchais pour considérer que McCain marquait des points et que ce choix confortait ses chances de gagner. Je le crois toujours.

Je crois aussi que les révélations sur les manigances légales de Palin à toucher des per diem alors que la famille dormait chez elle, ne sont pas de nature à entamer durablement son apport au "ticket". Ces choses-là vont et viennent et le "timing" est tout ce qui compte. Bien plus durable est l'identification d'une partie de l'Amérique à cette femme qui ne manque pas de caractère - le leadership, toujours le leadership...
Il faut aussi considérer que Sarah Palin peut s'étoffer au cours des mois qui viennent, réussir sa transformation en vice-présidentiable crédible, cela n'est pas à exclure. Jusqu'ici, le parcours est réussi.

Il ne faut pas "juger" Palin selon nos critères européens et français car cela induit en erreur. Je le répète, de ce point de vue, la perspective offerte est navrante.

Je tendrais à penser enfin que la crise financière spectaculaire, qui laisse sans voix (crash de Lehman et Merril), est d'une telle ampleur que c'est un peu une question de sécurité vitale qui se joue ici, à tel point qu'elle pourrait être assimilée à la sécurité tout court qui joue généralement en faveur des républicains.

Le phénomène n'est pas imputable à la politique fiscale de l'administration sortante, ce qui fournirait un argument-massue aux démocrates, mais relève de l'événement d'un siècle ou d'un demi-siècle.

Dès lors, une figure rassurante et appelant à l'état d'urgence sur un mode d'inspiration militaire, bref un discours musclé qui donne le sentiment que l'on sait quelles mesures adopter, pourrait aussi favoriser les républicains.

L'on dit souvent que l'économie joue en faveur des démocrates, c'est assez vrai, mais Biden et Obama ne sont pas plus économistes que McCain et la gravité de la situation pourrait tourner à l'avantage du GOP. La crise sur tous les fronts, cela incite à choisir un président qui a une longue expérience et est familier de l'adversité plutôt qu'un jeune orateur.

Peut-être ces notions ne seront-elles pas validées par les tendances des prochaines semaines, mais elles méritent réflexion.

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