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14 juin 2009

Le dilemme nord-coréen

L'administration Obama fait face à un problème qui hante les USA depuis plus de quinze ans, le programme nucléaire nord-coréen et les risques de prolifération qui lui sont associés. Ce problème est nettement pire que celui de l'Iran car la relative irrationalité et l'imprévisibilité du régime de Pyongyang détermine l'intensité du risque.

Depuis un accord de 1994 sur le démantèlement de son programme, la Corée n'a cessé de rompre ses engagements et de revenir aux négociations. En 2006, un premier essai sous-terrain a eu lieu. Le second date du 24 mai 2009. Malgré les ouvertures américaines, il est clair désormais que le régime n'a aucune intention de remettre en cause son programme d'armement nucléaire, et s'il n'est pas certain que la Corée soit déjà une puissance nucléaire, cet état de fait n'est pas loi de nous.

Les USA sont face à un dilemme. Intervenir militairement, au risque de dérégler l'équilibre stratégique en Asie Pacifique et de provoquer des tensions incontrôlables, en premier lieu dans la péninsule coréenne, ou poursuivre une diplomatie qui n'a jusqu'ici pas empêché la continuation des agissements de Pyongyang. Les dispositions de la Russie et de la Chine, protecteur d'une Corée du Nord dont elle craint avant tout un effondrement chaotique, semblent favoriser une action effective au Conseil de sécurité.

Mais l'incertitude grandissante quant à la paix ouvre une période fébrile. A la crise économique s'ajoute la réalité d'un potentiel de conflit croissant. La possible multiplication des puissances nucléaires, Japon en tête, et la décrédibilisation du régime de non prolifération - comment contester le programme iranien si l'on est demain devant le fait accompli d'une Corée du nord nucléarisée ? - rendent la paix fragile. L'administration Obama est devant le défi le plus considérable que les USA aient connu depuis la fin de la guerre froide.

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