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25 mars 2009

Obama et la crise scène 2

L'intervention devant la presse et l'opinion de Barack Obama à la Maison-Blanche, retransmise hier en direct, la deuxième de ce genre depuis son élection, a montré un président calme et conceptuel, comme en sont familiers les Américains. Le contraste était complet avec l'énervement général dans l'opinion et au Congrès qui assourdit tout observateur depuis plusieurs semaines. Car si les Américains sont très remontés contre le monde politique depuis deux ans, les "business executives" sont la cible de leur ire actuelle, avec AIG et les bonus versés à ses dirigeants malgré plus de 150 millions de $ de subsides publics, au coeur de la tourmente.

En bref, la colère ne faiblit pas, et elle touche aussi les rangs parlementaires, où l'opposition républicaine au budget démocrate dément toute vélléité de "bipartisanisme". Le mot d'ordre est toujours le même; restaurer le crédit et la confiance avec, en filigrane, la condition de la classe moyenne. En recevant le serment du nouveau Haut représentant au Commerce, l'ancien maire (noir) de Dallas Ron Kirk, le VP Biden a insisté sur cet axe essentiel de l'administration; améliorer la vie de la classe moyenne américaine.

Les débuts d'Obama sont donc agités car la grogne chez les démocrates est perceptible, ceux-ci hostiles aux versements de subventions aux banques tandis que l'interventionnisme de la politique annoncée, en particulier en matière de protection sociale, fait hurler la droite.

L'Amérique change-t-elle? On le voit, noir ou pas, la question raciale est hors sujet. Obama s'inscrit dans la continuité américaine et il est submergé par des événements d'une ampleur sans précédent. Il doit travailler à remettre la machine USA Inc. sur les rails, et les promesses d'aube nouvelle sont renvoyées à plus tard. Cela peut être frustrant, mais n'oublions pas que, sans cette crise qui empêche de s'atteler au renouveau promis par Obama, Obama ne serait probablement pas là. C'est paradoxal, mais c'est ainsi.

Sans compter que dans l'ombre des joutes sur le budget, les enjeux de politique étrangère ne paraissent pas être radicalement modifiés. De récents incidents navals avec la Chine ont causé des tensions tandis que le nouveau rapport annuel du Pentagone au Congrès sur la puissance militaire chinoise alerte les USA des périls encourus par la modernisation de l'arméee populaire. L'aide publique US au Moyen-Orient, dans le budget 2009, ne semble pas davantage introduire des conditions nouvelles du soutien américain aux acteurs du conflit israélo-palestinien, noeud de la politique US dans la région.

Comme disent les Américains, plus ça change...

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