La sempiternelle question du conflit israélo-palestinienne, qui empoisonne les relations entre les pays occidentaux, USA en tête, et les pays du Moyen-Orient et le monde arabo-islamique plus généralement, sera l'inévitable petit caillou dans la chaussure du nouveau président américain.
Le scepticisme commande de ne pas se faire trop d'illusions sur le "changement", pourtant l'évolution de la situation vers le mauvais tend à laisser espérer une réorientation de la politique américaine, malgré des premiers signes défavorables comme la probabilité que Dan Kurtzer soit nommé envoyé spécial pour le Moyen-Orient:
* le Likoud a le vent en poupe et Netanyahou pourrait devenir le prochain PM;
* l'humeur générale en Israël est à la confrontation, des affrontements ont eu lieu récemment qui obèrent la trève entre Hamas et Israël venant à échéance demain;
* il apparaît chaque jour plus évident que faire du Hamas un interlocuteur est un acte de raison, comme cela est clairement expliqué dans mon ouvrage "Après Bush" - en France un haut fonctionnaire du Quai d'orsay a publié une longue tribune dans Le Monde du 10 décembre pour défendre enfin ouvertement cette approche;
* Olmert lui-même a sévèrement critiqué la poliique israélienne dans les Territoires, à l'instar d'autres figures israéliennes, sauf qu'il est PM en exercice;
* le Hamas n'est pas le parti extrémiste que l'on dépeint souvent et a modéré ses positions à l'image de l'article de destruction d'Israël devenu "caduc" dans la charte de l'OLP en 1993;
* le prochain secrétaire d'Etat américain, H. Clinton, avait pris position en faveur d'un Etat palestinien;
* la compréhension des problèmes dans leur complexité par Obama tranche avec l'attitude de W et laisse espérer, malgré les pressions politiques internes, que l'intérêt américain à mettre un terme à ce conflit prévaudra.
D'autres facteurs encore peuvent être insérés dans l'équation, mais globelement la politique israélienne apparaît comme une impasse pour tous les acteurs en présence, et la perpétuation de ce conflit mine la société israélienne de l'intérieur, faisant échec à un projet sioniste qui est pourtant, dans une large mesure, une réussite économique.
Au fond, les événements et les tendances, plus que les hommes, pourraient faire osciller nettement la politique américaine, d'autant qu'Obama est sûrement le mieux placé pour être l'instrument de cette révision. Un prognostic serait déplacé, mais derrière le scepticisme brille d'une faible lueur l'attente d'un acte de raison.
18 déc. 2008
Obama et la question israélo-palestinienne
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