Oui le fameux "effet Bradley" que l'on a pu commenter, par lequel des électeurs déclareraient aux sondeurs voter pour Obama tout en ayant l'intention d'agi autrement, ne s'est pas matérialise.
Je n'ai jamais cru en cela car l'Amérique a largement dépasse cette question. La race reste un sujet sensible et une partie de l'opinion refusera longtemps encore de voter pour un Noir, mais cela est aujourd'hui marginal. L'élection le prouve. La ligne de fracture réelle dans la société est économique et non raciale.
Pour les Noirs, l'effet est immense. Ils ont désormais l'occasion historique de se sentir des citoyens a part entière. Cela oui, c'est un vrai changement. Mais avec cette sorte de reconnaissance vient un devoir ; celui de se prendre en main et de se débarrasser du complexe de la victimisation. Le discours d'Obama vis-à-vis des Afro-Américains est tres clair de ce point de vue. Saisissez-vous vous-mêmes de votre destin...
Comme je l'indique dans Apres Bush, les Etats-Unis veulent redécouvrir le centre rationnel et retrouver une tradition bipartisane mise à mal par Bush et Cheney. Cela est particulièrement vrai de la politique étrangère, comme Obama l'a indique.
Pour le reste, l'Amérique va chercher à se reconstruire, ainsi que je l'explique dans Après Bush ; infrastructures, éducation et méritocratie.
Le moment est unique au plan international comme intérieur, au-delà de l'élection du premier Noir à la présidence. Car les Américains ont conscience du besoin de remettre sur les rails leur propre système. Pour autant, l'Amérique ne change pas du tout au tout; un tiers des Américains se dit conservateur, prés de 45% centristes, et un gros cinquième libéral (de gauche).
Et il suffit d'écouter les débats autour de la période de transition pour se rendre compte que tout le monde, spécialement après cette élection extraordinaire, s'entend sur une chose : ce qui est bon pour l'Amérique est bon pour le reste du monde...