La victoire de Barack Obama, en attendant son investiture officielle, est un moment historique.Non seulement parce qu'il est le premier Noir à figurer dans un duel présidentiel, mais parce que sa candidature a une étoffe, qu'elle est porteuse de sens.
Sans doute dans une année "normale" Obama n'aurait-il pas percé. Mais la portée idéologique de la présidence Bush et le désastre irakien ont rendu Obama éligible.
Les journaux américains ont abondamment commenté les lignes de front que la bataille Clinton-Obama pour l'investiture démocrate avait mises en évidence, jeunes, hauts revenus, Noirs, indépendants pour Obama ; femmes, cols bleus et, dans une certaine mesure, démocrates plus conservateurs pour Clinton.
Mais ce qui est frappant avec Obama, c'est qu'il incarne une volonté de tourner la page.
Les Clinton, outre qu'ils sont deux et que Bill laisse une image mitigée, représentent la politique des années 1990. Ils n'apportent pas de nouveauté dans un pays lassé par la politique politicienne.
C'est pourquoi Obama pourrait être élu. Un irrationnel et inexplicable déclic pourrait, entre aujourd'hui et novembre, créer un élan, une dynamique où il apparaitra qu'il est au bon endroit et au bon moment dans l'histoire du pays.
Je crois que l'Amérique élira McCain car le cycle conservateur de la société américaine, qui se mesure en décennies, n'est pas fini, et que les réticences à voter pour un candidat jeune et noir joueront.
Toutefois, un mouvement invincible peut s'installer dans les esprits, et qui est propre à la magie de la politique, notamment aux présidentielles qui se font autour des personnalités.
La victoire d'Obama est un moment historique, extraordinaire, de la vie américaine. Son élection le serait plus encore, mais elle reste l'éventualité la moins probable à mon avis.
