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27 avr. 2011

Sécurité sociale: paradoxe franco-américain

La contestation semble enfler dans l'opinion américaine, contre l'inflexibilité républicaine en matière de déficit.
Champions des coupes, les républicains emmenés par le jeune président de la Commission des finances de la Chambre, Paul Ryan, commenceraient ces jours-ci à sentir le retour de flamme provoqué par leur opposition frontale au président Obama en insistant sur des réductions drastiques affectant notamment les programmes sociaux. Or les Américains montrent la même contradiction que les Français. A une différence, elle est inversée.

Les Américains contestent violemment contre l'interventionnisme taxé de socialisme, dénonçant le déficit qui menace la compétitivité du pays et des démocrates traditionnellement accusés de laxisme budgétaire, alors que les Français, eux, manifestent contre les réformes. Mais les Américains se braquent si l'on touche à la sécurité sociale! Tandis que les Français qui descendent dans la rue savent bien au fond que le pays ne peut vivre au-dessus de ses moyens, et acceptent la remise en ordre financière de l'Etat-providence. Les Américains sont très nombreux à partager ce sentiment. Les logiques à l'oeuvre ne sont certes pas les mêmes mais au final, paradoxalement, la situation est moins différente que l'on ne pense souvent.

Pour 2012, l'attachement des Américains à leur sécurité sociale ne dit pas que les démocrates bénéficieront du phénomène. Celui-ci, on vient de le voir, est indissociable de son contraire, et surtout les immenses difficultés des politiques à s'entendre à Washington autour d'un budget maintiennent assez bas dans l'estime publique le pouvoir comme l'opposition républicaine.

Il est à parier néanmoins que la pédagogie d'Obama sur les enjeux de long terme finira par payer - surtout si la courbe du chômage diminue...

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