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12 août 2009

"In-américain?"

L'été est difficile pour Obama et les dirigeants américains car la bataille autour du plan de réforme de la santé, que le gouvernement voudrait faire adopter avant la fin de l'année continue de coûter politiquement cher.

Elle révèle surtout que les espérances de consensus, d'esprit "bipartisan" qui furent un trait du discours des deux candidats à la présidence en 2008, sont une complète illusion politique. Non seulement est-il confirmé, si l'on avait entretenu une quelconque illusion là-dessus aussi, que la majorité démocrate est difficile à manoeuvrer, mais il est patent que l'opposition républicaine n'est pas tout à fait morte. Si elle a perdu la majorité au Congrès, elle agite des mouchoirs rouges (socialisme, étatisation de la santé, etc.) qui portent dans l'opinion et contribuent à affaiblir la popularité du président.

Mais le plus significatif de la fracture américaine largement exacerbée par W et qui résiste même à Obama, c'est l'expression intraduisible d'"in-américain" employé par Nancy Pelosi, présidente de la Chambre, et Steny Honer, le président du groupe démocrate, dans un article du 10 août au sujet du plan santé paru dans USAToday.

Déformer des opinions opposées sous une avalanche de slogans est simplement in-américain (Drowning out opposing views is simply un-American) écrivent-ils à propos des critiques issues des rangs républicains. L'accusation rappelle celle qui avait fait taire toute opposition au plan bellicistes de l'équipe Bush-Cheney au nom du patriotisme. Or les démocrates cette fois l'emploient au profit de leurs politiques, portant témoignage que l'acrimonie n'est pas près de déserter Washington.

Obama n'est pas un saint sacrement dont se serait ointe la nation américaine. La division politique survit à l'élection extraordinaire de 2008 et le poids des réalités s'impose même à Obama. Même à l'âge post-racial d'Obama, on parle encore aux Etats-Unis d'in-américanité. Il en est beaucoup question dans "Aprés Bush" car c'est là un concept surprenant qui aide à comprendre comment les USA peuvent se muer en puissance aveugle et néfaste, comme ce fut le cas en 2003.

Le parti démocate a assisté, médusé, à la fulgurante ascension d'Obama, mais une fois la fête terminée le "business as usual" a repris le dessus, diatribes politiques incluses. Les républicains portent une part de responsabilité, en particulier le noyau anciennement "bushiste" du mouvement républicain qui soutint Sarah Palin et est incarné par les talks shows tonitruants de Rush Limbaugh. le fait est que le terme d'in-américain refait surface, même au sujet des questions de santé.

Notons une ironie: dans leur préambule, Pelosi et Hoyer font référence au début du siècle, lorsque la santé s'installa au centre du débat public, en 1912, grâce au programme de Theodore Roosevelt, l'ancien président républicain et héros de John McCain...

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