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6 mars 2009

Bataille d'influence

Une controverse agite le landernau washingtonien, la nomination de l'ambassadeur Chas Freeman comme directeur du National Intelligence Council (NIC) par l'amiral Blair, nouveau directeur du renseignement national - nomination non soumise à approbation parlementaire. Se livre une bataille rangée d'influence entre pro-israéliens et les voix plus modérées qui considèrent qu'un rééquilibrage de la position US est nécessaire, y compris celles qui ne partagent les vues de Freeman, dont le franc parler a fait la réputation - et qui considère que la Hamas doit être tenu comme interlocuteur.

Le commentateur républicain Rich Lowry dans le New York Post ou d'autres dans le Wall Street Journal, auxquels ont répondu avec force 14 anciens ambassadeurs (!)au nom de la confrontation des idées et de la libre expression d'opinions différentes du "mainstream", ont vivement critiqué ce choix. Il est vrai que celui-ci exprime une rupture avec la ligne traditionnelle d'amitié sans condition des USA avec Israël, à l'heure du retour de Nethanyahou. Alors que c'est l'Asie qui a ouvert le mandat d'Hillary Clinton, le Proche-Orient n'a pas tardé à s'imposer comme le centre de la controverse sur la politique étrangère de la nouvelle administration.

Devant la levée orchestrée de boucliers, la nomination de Freeman dévoile un principe simple de la politique américaine, pour reprendre les termes d'autres observateurs: quel soutien aux politiques controversées du vieil allié est nécessaire comme "condition" d'une nomination dans toute administration? Cela a une conséquence plus simple encore: une injonction de la Maison-Blanche contre le choix de l'amiral Blair pourrait être interprétée comme l'abandon de toute velléité de réorientation de la politique américaine dans la région, qui est pourtant indispensable à l'influence américaine et à un réglement déjà improbable du conflit. Les premiers signes étaient plutôt encourageants avec la désignation de George Mitchell comme envoyé spécial, mais la controverse en cours prend un tour inattendu qu'il est intéressant de suivre.

PS: Voir mon message du 23 février sur les nominations

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