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2 déc. 2008

Sécurité nationale et politique étrangère à la Obama

Que signifie la désignation de Hillary Clinton et des autres figures de la sécurité nationale américaine?

Avec Clinton, Gates et Jones, c'est la compétence et le bipartisanisme qui dominent. Le retour à une pratique bipartisane du pouvoir, en particullier en matière de sécurité nationale, était un leimotiv de la campagne et les deux candidats partageaient cet état d'esprit. Il n'est donc pas surprenant que Barack Obama suive cette voie dans la constitution de son équipe, et au Sénat John McCain sera probablement un allié de poids pour qu'une politique extérieure capable de restaurer le leadership américain soit conduite dans le consensus. Cela est particulièrement imortant dans les circonstances (Iraq, Afghanistan-Pakistan, Iran, Corée du Nord).

Le maintien de Bob Gates n'est donc pas une surprise. Continuité dans le service et esprit bipartisan sont les deux ressorts de cette décision attendue. Le choix du général Jones ressemble aussi à cela.

Quant à Clinton, donc: nommer une ancienne rivale à ce poste, cela renforce l'étoffe d'Obama, qui montre ne pas craindre de s'etourer d'une machine politique de cette force, redoublée par la présence d'un ancien président dans son ombre. Cela montre que l'expérience, là encore, est prise au sérieux pour relever les défis graves de l'Amérique au plan international. La présence de Clinton au département d'Etat, cela évitera peut-être aussi à Obama de trouver sur sa route au Sénat une voix forte qui puisse concurrencer les projets présidentiels en matière économique et sociale. Hillary au gouvernement, c'est une façon de souder la majorité présidentielle qui, plus elle est large, plus elle peut être source de difficultés. Quant à la rivalité possible, le fait est que le président a toujours autorité et le dernier mot.

Je ne crois pas non plus à plus loingue échéance que la présence de Clinton pourra lui ouvrir les voies de la contestation en 2012. Un président sortant qui souhaite se représenter est souvent reconduit. D'autant que l'on peut attendre toute loyauté de la part du vice-président Biden.

S'ajoute à cette équipe Susan Rice, ambassadrice près l'ONU, et Bill Richardson, secrétaire au Commerce. Celui-ci aurait probablement hérité du département d'Etat si Clinton avait décliné l'offre. Ancien ambassadeur de Bill Clinton près l'ONU puis secrétaire à l'Energie, muni d'un doctorat en affaires internationales, d'ascendance mexicaine, Richardson a aussi rempli des missions diplomatiques officieuses sous W. Son expérience et son poids politique, comme gouverneur du Nouveau Mexique, ajoutent à la qualté de l'équipe désignée pour gérer les relations extérieures, y compris commerciales. Car sous l'effet de la crise et de l'humeur protectionniste des Américains, défendre le libre-échange exige un négociateur roué et un familier des affaires mondiales.

Au total, les choix d'Obama paraissent mûris et cet assemblage que l'on aurait pu prdire improbable semble au contraire constituer une armature gouvernementale ultra solide.

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