IL semble qu'à l'approche de la fin de cette campagne exténuante, John McCain aborde la faible possibilité d'une victoire à l'arrachée, et celle, plus probable, d'une défaite, avec sérénité. Le retour du vrai McCain en quelque sorte, après les excès simplistes et défensifs des dernières semaines.
Que dit McCain? Ses partisans le rappellent: prospérité, libre-échange, une Amérique forte qui n'hésite pas si nécessaire à user de sa puissance militaire, et surtout baisse des impôts, particulièrement en ces temps de crise, et bannissement de toute idée de resistribution comme le souhaite Obama. En bref, l'Amérique classique, traditionnelle, qui déborde l'électorat républicain, celle qui porta deux fois Reagan au pouvoir.
Les questions domestiques, emploi et liberté économique, et le rejet de l'interventionnisme, dominent cette Amérique qui se méfie de l'Etat et préfère compter d'abord sur elle-même plutôt que sur la puissance publique pour s'en sortir. C'est à celle-là que McCain veut s'adresser. Le discours antisocialiste de la dernière ligne droite, qui stigmatise la "redistribution" dont Obama veut faire un axe de sa politique en s'interrogeant sur les fondements des opportunités offertes par le libre marché, suffira-t-il à arracher la victoire?
L'Amérique semble encore hésiter, à l'image des indécis. Car ceux-ci ne sont pas insensibles à cette vague d'espoir, un peu irrationnelle, qui parcourt le pays à la faveur de la rhétorique préceuse d'Obama et de son élégance gestuelle et physique. L'Amérique qui ne craint pas le risque, contrairement à la vieille Europe, qui est prête à sauter à pieds joints dans la nouveauté, cette Amérique-ci, c'est à Obama qu'elle pense.
Quel réflexe l'emportera-t-il le 4 novembre? Les questions immédiates et la suspicion quant à une intrusion de l'Etat, c'est-à-dire le réflexe du contribuable, ou bien celui du changement radical, en grand, comme seule les Etats-Unis semblent en être capables, c'est-à-dire le réflexe du citoyen américain qui a confiance en l'Amérique?
A leur façon les deux candidats portent ces deux aspects. Mais il y a une prime assez nette pour Obama - comme dans les sondages. Ce qui fait dire que, sans la crise, le rapport de force serait très différent.
3 nov. 2008
L'Amérique entre espoir et domesticité
Mots-clés :
Barack Obama,
élections présidentielles américaines,
John McCain
blog comments powered by Disqus
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)