La presse américaine rapportait récemment des manifestations du bazar contre le gouvernement Ahmadinejad, qui vient d’imposer une TVA de 3%. Les commerçants sont très remontés contre cette mesure, et plus généralement contre la stagnation économique. Le mécontentement grandit en Iran, et l’ampleur de la fronde fait repenser à celle qui conduisit au renversement du chah en 1979. Le bazar s’était alors allié au clergé chiite dans la condamnation du régime répressif et une modernisation économique déséquilibrée, accusée de faire la part belle aux intérêts étrangers. La baisse des prix du pétrole, source essentielle du revenu public, ne va faire qu’aggraver les choses.
Les Etats-Unis et l’Iran ont en commun une situation économique difficile, que la crise bancaire rend aujourd’hui catastrophique aux Etats-Unis, mais qui pointait déjà depuis au moins deux ans. Cette situation porte-t-elle des bénéfices collatéraux ? Comme Obama l’a habilement souligné lors de son dernier débat avec McCain, Ahmadinejad n’est pas l’homme le plus puissant à Téhéran. Le mécontentement exprimé par le bazar expose la fragilité du président iranien, sinon du régime. La nécessité d’intégrer l’économie du pays au commerce international, et l’enjeu du dialogue avec Washington, pousseront-ils l’Iran à rechercher plus activement l’apaisement avec les Etats-Unis ? La perspective aujourd’hui sérieuse d’une victoire d’Obama, qui s’est dit favorable au dialogue avec l’Iran, devrait ajouter à cette tendance.
Trouver les moyens de sortir du marasme économique et apporter des réponses aux tensions politiques entre les deux pays, voilà une possibilité de bien commencer l’année 2009 à Téhéran et Washington.
20 oct. 2008
Obama, la crise et le bazar
Mots-clés :
Ahmadinejad,
Barack Obama,
crise,
Iran,
Wall Street
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