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29 sept. 2008

Débat présidentiel : suite

La presse américaine, ces derniers jours, s'est décidée à délivrer une sanction ferme contre Sarah Palin, notamment après sa prestation désastreuse sur CBS, avec des pharses inachevées et un vide de substance très inquiétant sur la Russie. Bob Herbert fut particulièrement sévère. Sa visite au bureau new-yorkais de Kissinger avec le "maître" de la diplomatie américaine a suscité une certaine compassion, tant elle paraissait décalée devant Dr Henry.



Le regain qu'elle a provoqué en faveur de la candidature républicaine semble s'épuiser. Ma première réaction fut de dire que le choix de Palin permettait à une bonne partie de l'électorat républicain de s'identifier à une femme porteuse de valeurs traditionnelles et d'une "certitude" toute bushienne, qui dédaigne l'analyse et la force des idées au profit du "gut feeling", c'est-à-dire de l'intuition. Il est heureux de constater que ce phénomène ne dure pas, car le choix de Sarah Palin est déconcertant et désespérant.

Venons-en maintenant au débat McCain-Obama de vendredi soir. Les sondages montrent qu'une majorité d'Américains désignent Obama vainqueur. Quelle heureuse surprise! Mon sentiment personnel, que j'ai eu l'occasion d'indiquer - à savoir qu'Obama fut bien meilleur mais que les simplifications et les tacles de McCain étaient une prestation plus efficace dans le contexte américain - semble être en phase, à mon étonnement, avec l'opinion d'une majorité d'Américains. Cette nouvelle me conforte dans l'idée qu'Obama et Biden peuvent remporter cette élection, scénario auquel je ne croyais pas jusqu'à la semaine dernière, c'est-à-dire jusqu'aux débats sur la crise financière face à laquelle la qualité des commentaires d'Obama était supérieurs à ceux de McCain. Un élan en faveur du ticket démocrate se dessine, y compris dans des États clés. Il serait cependant imprudent de crier victoire.

Souhaitons que ce petit basculement, qui laisse derrière nous un "effet Palin" aussi navrant que prévisible, se poursuive jusqu'au 4 novembre.
Mais pour gagner, il faudrait que le prochain débat nous révèle un Obama tout aussi articulé mais plus incisif, plus combattif face à McCain. Pour l'heure, nos regards se tournent vers Biden, qui pourrait entamer un peu plus la crédibilité de Sarah Palin.

Le flottement fugitif qui avait saisi le camp Obama-Biden, après les premiers pas très réussis de l'Alaskienne, pourrait céder à une euphorie à même d'amplifier le petit élan qui se dessine.

Une fois éloignée l'immédiateté du débat de vendredi, le filtre de l'analyse fait apparaître plus nettement la maîtrise des problèmes économiques et internationaux démontrée par Obama. Même les Américains semblent se ranger à ce jugement. C'est de bon augure. C'est la première bonne nouvelle de la campagne en ce qui me concerne.

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