La campagne de John McCain souligne les supposées contradictions d'Obama sur le statut de Jérusalem, où le démocrate est en visite officielle, dénonçant son retour sur ses propres propos selon lesquels la Ville sainte doit être la capitale unifiée d'Israël, et que le destin de Jérusalem sera l'objet de négociations entre les parties concernées.
Bataille de mots. Comme sur le port d'arme ou l'interdiction du mariage homosexuel, les candidats doivent s'adapter à leur audience, rien de plus. L'insistance de la campagne de McCain sur les formulations des adversaires n'élève pas le débat. Ça tourne en rond. Or, si le républicain garde l'avantage en matière de politique extérieure et de sécurité, le démocrate se défend bien sur ce terrain, en dépit d'un manque d'expérience qui restera un reproche majeur.
Quelle leçon tirer de ces escarmouches et de la visite d'Obama en Israël ? D'une part, que le poids de la question israélienne dans la politique intérieure américaine est considérable et le restera. D'autre part, que pour cette même raison, il n'y a guère à attendre quant à un ajustement de la politique des Etats-Unis sur ce dossier même en cas de victoire - souhaitable - d'Obama. Si McCain est élu, ce qui me paraît le plus probable, il est à craindre que son indépendance d'esprit n'aille pas jusqu'à remettre en cause les fondamentaux de la politique bushienne vis-à-vis du conflit du Proche-Orient. Surtout s'il s'entoure des ineffables Lieberman et Giuilani au département d'Etat et au Pentagone, comme cela est parfois évoqué.