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19 juin 2008

McCain devant l'équation énergétique

Comme les choses changent! McCain, qui s'était prononcé contre l'ouverture de la réserve naturelle de l'Alaska au forage pétrolier, soutenue par le président Bush, vient d'entamer son profil de défenseur de l'environnement en changeant d'avis sur l'offshore.

Le candidat républicain, jusque là défavorable aussi à l'ouverture de la plaque continentale sous-marine américaine, s'est rangé aux arguments du président, qui a annoncé des prévisions optimistes sur les ressources potentielles des sous-sols maritimes du pays. McCain rappelait Theodore Roosevelt, le premier président (républicain) écologiste qui multiplia les réserves protégées dans le pays au début du XXe siècle. Ses positions peu conventionnelles sur le sujet en faisaient un candidat original, au diapason d'une opinion sensibilisée à la protection de la nature. La campagne impose certaines révisions...

La décision de McCain de donner son aval à l'exploration OCS (Outer Continental Shelf) montre que les Etats-Unis devront passer par un vaste compromis consistant à changer certaines habitudes, mais aussi à encourager toutes les alternatives, y compris l'exploitation du territoire national.




En matière d'environnement, les deux candidats se placent en rupture par rapport à la présidence sortante, comme je l'ai mentionné dans un entretien à Eco-Life. Ils soutiennent un système de bourse de titres d'émissions polluantes (cap and trade) sur le modèle européen. Obama met l'accent notamment sur la réduction des émissions de Co2 et McCain sur la relance du nucléaire ou l'offshore. Le discours du premier est attendu. Il appelle à des investissements et des dépenses sur les énergies renouvelables et la recherche. On peut accuser le second d'être le portevoix de l'industrie, pourtant sa position est loin d'être irréaliste. La relance du nucléaire aux Etats-Unis a été évoquée par George W. Bush. Depuis un grave accident survenu à la centrale de Three Mile Island en 1979, les Etats-Unis sont prudents sur la question, mais leurs besoins en électricité imposent d'étudier toutes les options et McCain n'hésite pas à entrer dans le vif du sujet.

Je ne crois pas que ses déclarations le désserviront. Son opposition à l'exploration en Alaska a contribué à sa crédibilité et le soutien de Schwarzenegger, le gouverneur républicain de Californie qui a avancé des mesures très ambitieuses pour répondre aux défis écologiques - reprises en partie par Obama - le confortera.

La réalité est que ni Obama ni McCain ne peuvent en revanche faire grand chose pour réduire le coût du litre d'essence, symbole du mode de vie américain. De ce point de vue, le mécontentement des Américains dû à la hausse du prix des carburants ne pourra qu'encourager de façon décisive la prochaine administation à agir promptement. Réduire la "dépendance pétrolière" dont les politiques se gargarisent en période d'élection, consistera avant tout à trouver des solutions intérieures, bien plus qu'à l'international.

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