McCain propose de réunir une ligue des démocraties. Cet appel est à double tranchant.
L'on peut comprendre que ce candidat républicain atypique veut renouer avec le progressisme du républicain Theodore Roosevelt et celui du démocrate Franklin Roosevelt en fondant son action sur des principes. Cela augure d'un sens de la mesure qui s'est perdu depuis huit ans.
Mais cela peut aussi vouloir dire, dans un contexte électoral, que l'Arizonien envisage de poursuivre la politique de l' « axe du mal » – qui n'a rien à voir avec l' « empire du mal » reaganien (l'URSS).
Le caractère de McCain est certes impulsif, mais sa ligne dure, probable s'il est élu, répondra-t-elle à une même vision caricaturale du monde que celle du président sortant ?
Rien n'est moins sûr. Il y a un temps pour la campagne électorale, avec ses messages et ses simplifications, et la réalité des responsabilités une fois élu. L'heure de la synthèse McCain n'est pas encore venue. Il faut pour le moment se mettre dans les pas du "leadership" que les Américains attribuent à George W. Bush, attaquer Obama, et l'heure viendra de nuancer.
Un article de Linda Feldmann, intitulé "Military culture, pragmatism shape McCain" et paru lundi dernier dans le Christian Science Monitor, partage mon analyse.